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 La Maison Tellier, Guy de Maupassant

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jenninou
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jenninou


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MessageSujet: La Maison Tellier, Guy de Maupassant   La Maison Tellier, Guy de Maupassant EmptyMer 25 Juin - 10:18

La Maison Tellier, Guy de Maupassant, 1881



Résumé - La Maison Tellier

Les sources médicales ou judiciaires concernant la prostitution se doublent de nombreux témoignages littéraires. Celui de Maupassant retient particulièrement l’attention.

Guy de Maupassant est connu pour son talent de conteur. Cet écrivain, attaché à la description des mœurs de son temps a côtoyé le vrai monde et les demi-mondaines, de même qu’il a fréquenté les prostituées des maisons closes et celles exerçant pour leur compte. Fort de son expérience il a écrit trois nouvelles qui traitent de ces trois sphères de la prostitution. Dans ''Yvette'' il peint admirablement le monde des femmes entretenues, dans ''Boule de Suif'', à qui il doit sa renommée, il décrit les malheurs d’une prostituée fuyant Rouen lors de la guerre de 1870, dans ''La maison Tellier'' il brosse le portrait d’une maison close de province et des pensionnaires qui la peuple. Ce dernier ouvrage est sans doute celui qui en apprend le plus à l’historien quant à la vie quotidienne des prostituées.

Résumé complet - La Maison Tellier

Un samedi soir à Fécamp, les habitués du café-bordel municipal trouvent porte close et s’en vont dépités. L’un d’entre eux s’avise que l’établissement de plaisir est fermé « pour cause de première communion ». En effet, la tenancière, madame Tellier, a décidé d’emmener sa petite troupe à la première communion de la fille de son menuisier campagnard de frère. Après un voyage en train assez tumultueux, pour cause de rencontre avec un commis voyageur, l’élégance tapageuse des filles fait illusion dans le bourg campagnard où va avoir lieu la cérémonie. Le lendemain matin, les manifestations bruyantes de leur piété provoque une extase mystique du curé. A leur retour, elles font fête aux habitués de la maison, qui ne sont pas en reste. La patronne en vient elle-même à s’abandonner, et à ne pas faire payer les passes. La liesse s’empare de tous à l’issue de cette journée religieuse.

L’établissement Tellier a pignon sur rue. Il est situé en centre ville, non loin de l’Eglise. Il est tenu par une femme de tête et d’ordre, sans doute appréciée par les autorités municipales. Elle ne considère pas son activité comme infamante, et d’ailleurs elle a hérité cette maison, de la même façon que l’on hériterait un commerce de quincaillerie. Cette femme est à la tête d’une entreprise de cinq pensionnaires, envers lesquelles elle fait preuve d’une grande humanité : l’auteur en donne une illustration en parlant de régulières parties de campagne qui font penser à des escapades de pensionnaires, ce que les filles de bordel sont en quelque sorte puisqu’en entrant en maison elles aliènent une bonne part de leur liberté.

L’établissement est divisé en deux parties, l’une faisant café, destiné à la clientèle la plus populaire, faite d’ouvriers et de matelots, tandis que le cœur de l’autre est un salon où se retrouve les notables de la ville, venant s’encanailler bourgeoisement, conformément à l’antinomie dont use Maupassant « une honnête débauche ». Les uns et les autres se trouvent dépités de trouver la maison close fermée, ce qui provoque un scandale, outrancier chez les matelots, honteux chez les bourgeois.

Le voyage en train est révélateur du monde qui sépare la ville de la campagne. Les filles font forte impression sur les deux paysans qui sont tout d’abord les seuls à partager leur compartiment : leur toilette fait sensation sur des gens issus d’un monde qui ignore ce qu’est la prostitution, car il s’agit d’un phénomène urbain. L’arrivée d’un voyageur de commerce renverse la donne. Le terme dont il use pour parler de leur déplacement, « ces dames changent de monastère », est révélateur : les prostituées en maison mènent véritablement une vie recluse. Elles vivent à l’ombre des murs qui permettent de préserver la société honnête et bien pensante de la contagion immorale. Qui plus est, comme voie de rédemption, le monastère est depuis des siècles une planche de salut offerte aux prostituées désireuses de quitter leur état. Les manières qu’il affiche avec les filles et le tutoiement qu’il emploie achève d’éclairer les deux campagnards.

Personne ne venant révéler leur état dans le village habité par le frère de Madame Tellier, les filles font une impression durable sur les habitants, éblouis par leurs toilettes. Il est à noter que lors de la promenade qu’elles effectuent la veille de la cérémonie, Maupassant écrit que les gens se signent sur leur passage, comme il le ferait pour une procession : la comparaison religieuse file tout au long des pages consacrées à l’escapade.

Le récit de la nuit que passe la jeune communiante est également un temps fort de la nouvelle : apeurée car privée de sa chambre, elle trouve refuge dans les bras d’une des filles de la maison Tellier : se révèle l’immense besoin affectif d’une fille qui vit de son corps. Corps corrompu sur lequel vient se réfugier le corps innocent de la fillette qui demain va recevoir le corps du Christ.

La scène de l’Eglise est tout à la fois comique et empreinte de grandeur triste : les prostituées pleurent bruyamment lors de la communion, se souvenant de leur innocence perdue…Ces Madeleines aux larmes contagieuses provoquent chez le vieux célébrant une extase qu’il assimile à une manifestation divine : une fois les hosties distribuées il les remercie de la qualité de leur piété : on ne peut que songer aux larmes de Marie-Madeleine aux pieds de Jésus. Tout comme le Christ qui relève la pécheresse, le prêtre qui les remercie redonne une place dans la société aux « filles Tellier ». Cette scène est aussi le reflet d’une réalité du temps. Les auteurs du siècle dernier s’accordent pour dire que les filles de joies sont très pieuses, et affirment que leur première qualité est leur possibilité d’avoir conscience de leur propre déchéance. Les larmes qu’elles versent dans l’église sont celles de la pureté à jamais égarées.

L’impureté les rattrape dès l’heure du déjeuner : le frère de Madame Tellier veut en mettre une au lit. Pour parler d’elles dans le wagon de chemin de fer qui les emmène vers Fécamp, Maupassant écrit « marchandise humaine ». Rien ne pourrait mieux les qualifier. Et si, à la maison Tellier, la vie semble plutôt bon enfant, l’activité que ces filles exercent n’en est pas moins dégradante.
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