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 GF Corpus - LE GENRE LITTERAIRE - Marielle Macé

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Circé

Circé


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MessageSujet: GF Corpus - LE GENRE LITTERAIRE - Marielle Macé   GF Corpus - LE GENRE LITTERAIRE - Marielle Macé EmptySam 27 Sep - 12:02

Les genres, dans leur acception la plus commune offrent des outils de classement de la production littéraire.
4 grandes régions :
- roman
- poésie
- théâtre
- essai


A ce geste taxinomique qui est leur destination ordinaire s’ajoutent d’autres pratiques :
- écrire : le canevas du sonnet à permis à Queneau d’écrire Cent mille milliards de poèmes- lire : il faut que le lecteur ait une compétence du genre
- interpréter : Un Cœur simple n’a-t-il pas un sens plus riche comme hagiographie que comme nouvelle réaliste ?
- évaluer (dans une revue littéraire, un essai vaut mieux qu’un article)
- penser : le genre biographique embrasse une véritable étude de fondement de l’individu
- agir : manifeste littéraire transformé en genre en 1930
- vivre : prolonger l’oeuvre dans le monde du réel
- anthropologie : le roman pour Marthe Robert est l’unique moyen de reconstituer son histoire intérieure

Les fonctions des genres sont donc très vastes : esthétique, herméneutique, cognitive, affective, politique… ils embrassent la totalité de l’expérience esthétique dont ils désignent la part de généralité.


Les genres et les auteurs
L’énumération des traits fixes ou de la mémoire diffuse d’un genre n’est pas inutile à qui veut écrire : comment composer un sonnet sans en connaître les règles, comment parodier un roman de chevalerie sans en avoir saisi les attentes ? Il existe en effet une pression des genres sur les œuvres qui s’écrivent qui peut s’exercer sous la forme d’une loi ou d’une contrainte :
- formes fixes en poésie
- attirance : fait de l’espace des genres un champ magnétique ou Nadjà de Breton serait aimanté à la fois par le pôle romanesque, la force énonciative du pamphlet ou la voix haute du lyrisme
ll littérature moderne n’échappe pas à une telle pression et le genre « fragment » voire le « genre texte » en constituent peut-être les nouveaux repères. Les genres impriment une direction à l’écriture, un point de vue qui peut changer le cours d’un événement narré.
Exemple : deux versions différentes de l’aventure napoléonienne
Victor Hugo : La légende des Siècles : poème épique qui présente l’empereur en habit de héros, magnifie la fureur des batailles et construit un paysage de géants et d’homme réduits à leur sommets
Stendhal : La Chartreuse de Parme : roman où la médiation de la voix narrative fait une focalisation en interne, la naïveté du regard de Fabrice désordonnent l’événement héroïque et ramène la bataille et ses acteurs à hauteur d’homme.
L’auteur peut aussi faire un usage si conscient des genres qu’il expose son personnage à ce malentendu (Don Quichotte se croit dans un roman de chevalerie, Emma Bovary dans un roman sentimental) ; cette méprise générique est un des moteurs de l’histoire du roman, l’auteur dévoilant par ce malentendu, la charge et la confusion des pratiques les attentes majeures du genre.


Les genres et les lecteurs
Passion générale et refus de l’abstrait, le plaisir générique du lecteur suppose une incarnation : on ne reconnaît pas un objet parce qu’on l’a déjà vu mais parce que l’on possède la conscience de la règle et de la généralité, des ressemblances et des dissemblances. La notion de « pacte » offre une transposition juridique de cette participation du lecteur à la décision générique et manifeste elle aussi la fonction de médiation entre le pôle de production et celui de la réception, que le genre est appelé à remplir. C’est elle qui permet à Philippe Lejeune de construire la définition du genre autobiographique reposant sur un contrat conclu entre l’auteur et le lecteur constituant un véritable encadrement de l’œuvre.
Pacte autobiographique =
- invitation à la confession chez Rousseau
- injonction d’expressivité chez Châteaubriand
- transparence intérieure chez Gide
- fictionalisation chez Doubrovsky


Les genres et les critiques
Le genre est peut-être le seul objet épistémologique que les études littéraires possèdent en propre. Instrument essentiel, notion explicative et critère de jugement, le genre sert à la fois l’identification, la description, l’évaluation, la canonisation et la taxinomie.
Les critiques se servent des genres pour évaluer les œuvres. Les rapports des genres et de la valeur littéraire sont complexes puisque la généricité peut tout aussi bien faire parler un argument – lorsque l’on parle d’une véritable tragédie à propos de telle pièce de Koltès – que contre-argument : la convenance générique est apparemment devenue un trait de la paralittérature et l’on valorise les œuvres échappant aux genres.
Un texte peut participer à plusieurs genres dans sa destination globale ou dans son découpage en séquences (la Divine Comédie de Dante est à la fois épopée, méditation et prière – W ou le souvenir d’enfance de George Perec alterne roman d’aventures, autobiographie et récit allégorique). Toute œuvre nouvelle change potentiellement la classe qu’elle vient d’enrichir.
L’hétérogénéité de ces modes d’organisations est essentielle, elle témoigne de ce que les genres ne se construisent pas sur la variation d’un unique critère. La généricité participe à ce que Genette appelle l’ « architextualité », forme plurielle de transcendance textuelle qui est l’objet même de la poétique.

Les genres et la temporalité littéraire
Un genre peut se séparer en plusieurs fonctions et donner ainsi naissance à plusieurs genres : c’est la redistribution fonctionnelle. Plusieurs genres peuvent aussi se combiner pour en nourrir un autre comme en témoigne la perception romantique de l ‘évolution du roman moderne. « L’épopée, dit Victor Hugo, a pu être fondue dans le drame, et le résultat, c’est cette merveilleuse nouveauté littéraire qui est en même temps une puissance sociale, le roman. »
Tout trait discursif est susceptible de se transformer en signal générique.
La mort d’un genre n’est pas analogue à celle d’un individu. Le genre défunt se déplace, donne lieu à des recyclages et survit par exemple souvent comme registre : exemple l’épopée qui n’est plus un pôle actif du répertoire littéraire.
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