jenninou Admin2
Messages : 369 Date d'inscription : 24/07/2007 Age : 41 Localisation : Bouche du Rhône
| Sujet: Le Dernier Jour d'un condamné, Victor Hugo Mer 25 Juin - 9:56 | |
| Le Dernier Jour d'un condamné, Victor Hugo, 1829 Résumé - Le dernier jour d'un condamné Victor Hugo a été fortement marqué par le spectacle d'un homme qu'on mène à l'échafaud. Le lendemain, il se mit à écrire Le Dernier jour d'un condamné, qu'il termina en trois semaines ! « Encore six heures et je serai mort. Est-il bien vrai que je serai mort avant la fin du jour ? » Bientôt sa tête roulera dans la sciure. Jugé , emprisonné, enchaîné, il attend dans l'épouvante. Sa grâce lui a été refusée. « J'ai peur » - et notre peur grandit avec la sienne. L'aumônier viendra, puis les assistants du bourreau. Il montera dans la charrette, traversera la foule hideuse buveuse de sang. Au bout de la marche au supplice, l'apparition de la guillotine et l'échelle qui mène à l'échafaud. On dit qu'on ne souffre pas, que c'est une fin douce, mais qui le sait ? On ne sait rien de cet homme que la justice va assassiner, sinon qu'il est trop jeune pour mourir. Avec lui, nous vivons ce cauchemar, cette absurdité horrifiante de la peine capitale que personne avant Victor Hugo n'avait songé à dénoncer. C'était un acte courageux à l'époque, à contre courant. Ce roman engagé et réaliste est donc un plaidoyer contre la peine de mort. Sous la forme d'un journal intime, Hugo évoque la mort programmée d'un homme dont on ne sait rien de sa condamnation si ce n'est qu'il est coupable. Désarroi, révolte, fatalisme, résignation, espoir en un paradis, peur de l'enfer, destinée. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Meursault dans L'Étranger qui s'était laissé aller à penser - pour supporter le supplice - qu'il ne s'agissait que de mourir un peu plus tôt que d'autres, que la ville était pleine de gens qui mourraient avant lui, sans pour autant avoir été condamné. Une écriture simple, descriptive, puissante, vive, captivante : « - Condamné à mort ! dit la foule ; et tandis qu'on m'emmenait, tout ce peuple se rua sur mes pas avec le fracas d'un édifice qui se démolit. Moi, je marchais, ivre et stupéfait. Une révolution venait de se faire en moi. Jusqu'à l'arrêt de mort, je m'étais senti respirer, palpiter, vivre dans le même milieu que les autres hommes ; maintenant je distinguais clairement comme une clôture entre le monde et moi. » La beauté du texte, la force des images en font un ouvrage terrible, noir et dur, qui ne peut qu'interpeller, suscitant à l'époque et encore aujourd'hui les plus vives passions. | |
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