Les Châtiments, Victor Hugo, 1853
Résumé - Les ChâtimentsLes Châtiments est un recueil de poèmes satiriques de Victor Hugo, publié en 1853. À la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 qui voit l'arrivée au pouvoir du prince Louis-Napoléon Bonaparte, Hugo s'est exilé. Ces vers sont, pour le poète, une arme destinée à discréditer et abattre le régime de Napoléon III auquel Hugo voue une fureur vengeresse et un mépris sans bornes.
Hugo a l’habitude de prendre le titre comme fil conducteur de ses recueils (cf. Les Orientales, Feuilles d’Automne), et Les Châtiments ne déroge pas à la règle.
Qui dit châtiment, dit aussi crime et même expiation dans la pensée de Hugo fortement marquée par la Bible. Le crime, le châtiment et l’expiation seront donc les trois fils rouges de notre étude.
Les Châtiments comme poème du crime Les Châtiments se donnent pour tâche de dénoncer deux crimes : le dix-huit Brumaire et le coup d’État du deux décembre commis par Louis-Napoléon Bonaparte - le second crime étant la „suite“ du premier.
Le dix-huit Brumaire est un crime contre la France car Bonaparte a pris le pouvoir par la violence. Le deux décembre est un crime à cause de la violence des répressions, parce que Louis Bonaparte est parjure (il avait juré fidélité à la deuxième République) et parce qu’il viole les lois de la République.
Les Châtiments sont un poème de la dénonciation du crime. La parole poétique dénonce le crime en en parlant. L’acte de verbalisation est dénonciation.
La parole poétique devient parole du peuple : Hugo parle par exemple pour la grand-mère dont le petit-fils a été tué. La parole poétique parle aussi pour le Peuple, pour lui redonner courage même dans les épreuves.
Les Châtiments comme poème de l’Expiation Pourquoi le châtiment ? Le châtiment n’est pas simple défoulement de colère et le crime des deux Bonaparte un fait incompréhensible.
Dieu, selon Hugo, a laissé faire le crime et infligé le châtiment pour permettre l'expiation. L’arrivée de temps meilleurs de liberté et de fraternité sera le résultat « positif » du crime, du châtiment et de l’expiation. Hugo développe une eschatologie politique grandiose (mais relativement vague), où la société sera heureuse et libre.
Et derrière la dénonciation par l’homme Hugo de Louis Bonaparte, il y l’idée que le Poète doit se faire messager de Dieu et donc mage : Le vrai châtiment vient donc tout le temps de Dieu et le Poète n’est que son intermédiaire.