Pierre et Jean, Guy de Maupassant, 1889
Résumé - Pierre et Jean Pierre et Jean commence par une partie de pêche en barque, au large du Havre, réunissant le père Roland, bijoutier parisien à la retraite, sa femme, leurs deux fils, Pierre et Jean, unis et opposés par « une fraternelle et inoffensive inimitié » rivalisant à la rame devant une jeune veuve, Mme Rosémilly. Au retour, les Roland apprennent que Jean hérite seul de Maréchal, un ancien ami de la famille. Pierre souffre de l'héritage de Jean. Il se pose des questions. Pourquoi n'a-t-il pas hérité aussi alors que Maréchal le connaissait depuis qu'il était tout petit ? Il décide alors de construire sa vie par ses propres moyens et trouve un appartement pour aménager son cabinet médical. Mais, par manque d'argent, c'est à Jean que revient le cabinet pour son travail d'avocat. Pierre devient alors de plus en plus irritable et de plus en plus agressif vis à vis de sa famille. Il cherche avec acharnement la raison pour laquelle seul Jean a hérité de la fortune. Il se souvient alors qu'un portrait de Maréchal était accroché sur le mur, et qu'il fut enlevé après la naissance de Pierre. Il demande à sa mère où se trouve cette peinture, puis découvre la terrible vérité : Jean et Maréchal se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Pierre en conclut donc que Jean est en fait le fils de Maréchal. Pierre fait alors comprendre à sa mère qu'il sait tout. Mais il n'ose annoncer la vérité car il ne veut pas que sa mère soit morte de honte. Pendant ce temps là, Jean annonce à Mme Rosémilly qu'il veut l'épouser. Pierre ne pouvant se retenir, révèle à Jean et à leur mère la vérité. Celle-ci veut partir à tout jamais mais Jean la supplie de rester. Quelques jours passent, et lors d'un dîner, Jean fait la remarque qu'un bateau transatlantique a besoin d'un médecin. Alors Pierre, voulant prendre un peu de distance avec sa famille, décide de se présenter. Celui-ci est pris pour ce poste et il part, laissant son père dans l'ignorance et sa mère moins torturée.
1-Contexte historique et social au XIX° siècle Entre 1789 et 1890, 9 régimes politiques se sont succédés, ce qui à conduit les auteurs à une remise en question.
Après la période stricte des XVII° et XVII° siècles, le supplément de liberté de la fin du XVIII° et du XIX° siècle a amené à la création d'un nouveau genre littéraire : le roman.
Au début du XIX° siècle, on note l'apparition du romantisme : ce nouveau courant prend plus de libertés et à tendance à fuir les réalités. Il est l'expression du '' je '' et des sentiments.
La réaction à ce mouvement sera le réalisme, qui, lui se veut l'expression de la réalité. Flaubert et Balzac appartiennent à ce courant.
Maupassant, de même que Zola, appartient au naturalisme : ce courant, prolongeant le réalisme, a duré de 1865 à 1890. Ce courant veut calquer le réel et être impersonnel : l'important pour Maupassant est de donner la sensation du réel plutôt que de le restituer, il compose et fait des choix dans ce but..
Cela implique aussi que chez Maupassant, le milieu influence les personnages et provoque certaines conséquences.
Pour Maupassant, c'est l'intérieur des personnages (leurs pensées) qui est le + important => il est plus intimiste.
Alors que Zola exprime la lutte dans l'adversité, Maupassant, lui, est plus pessimiste.
2- Le Roman : Les grandes idées L'important dans le roman est ce qui se passe à l'intérieur des personnages.
Les naturalistes de talent devraient en fait s'appeler des illusionnistes. A l'inverse d'auteurs comme Zola, Maupassant ne fait pas d'analyses psychologiques, ne suit pas de règles strictes et écrit d'une façon naturelle et simple (sans excès ni extravagances).
Maupassant préfère les romanciers d'aujourd'hui à ceux d'hier.
3- L'art du romancier Profondeur des sentiments et des sensations
Plutôt que d'insérer des commentaires, Maupassant préfère des persos pris sur le vif, mobiles, caractérisés par des dialogues et des images : cela le rapproche de la peinture impressionniste qui saisit le mouvement et suggère plutôt que décrit.
Il attaque la cupidité et l'hypocrisie de la petite bourgeoisie.
Il a une vision désenchantée du réel car il souffre des mesquineries de la société, mais cela ne l'empêche pas de prendre ses distances par des touches d'ironie qui mêlent un certain sourire à la tristesse.